PATRIMOINE BÂTI CORSE
LE PAYS AJACCIEN
Connaissance et Valorisation
Techniques et Réinterprétations
Le bâti ancien a été conçu de façon à résoudre les problèmes de confort. Si les normes et les besoins ont évolué, une bonne partie des principes traditionnels reste à conserver. L’isolation thermique moderne apporte une amélioration quant à la limitation des déperditions de chaleur en hiver, il faut cependant veiller à ce qu’elle laisser respirer tous les matériaux. D’autre part, il faut évite les effets de boîte étanche, ce qui se fait de plus en plus fréquemment pour répondre bêtement à la RT 2012.
En effet, le confort dans un espace n’étant pas uniquement lié à la température de l’air, mais également à la température des parois, au degré d’hygrométrie, à la vitesse de l’air, du type d’activité des occupants du local et à la nature de leur vêtement, etc. La conception d’un projet doit donc être accompagnée de diagrammes psychométriques indiquant les conditions de confort global des locaux.
L’inertie thermique par exemple joue un rôle essentiel dans la distribution de la chaleur par rayonnement, elle assure un déphasage thermique horaire (entre 6 et 12 h). Ce déphasage a des effets satisfaisants : accumulation le jour, redistribution la nuit, etc. Il est possible de combiner : isolation et inertie et c’est sans doute la meilleure solution.
Traditionnellement, le hameau, le village, la ville constituent une masse construite limitée dans le paysage. La frontière qui marque le dedans et le dehors, le plein et le vide, l’urbain et la campagne est clairement définie et délimitée. Cette clarté assure à chacun, le sentiment agréable de savoir où il est.On appelle mitage, le procédé qui consiste à pulvériser le paysage de constructions éparses, si bien que ne sont plus aisément définis, ni la ville, ni la campagne,l’un et l’autre devenus confus.
En ville, cette opposition entre le plein des particuliers et le vide de la communauté, est encore plus nette. Si ce « vide » est clair, bien structuré, bien proportionné,le passant y est à l’aise. Il peut s’y reconnaître. Le profil d’une rue modifie son attitude il y a la rue pour passer, la rue pour voir, la rue pour se perdre,celle pour se repérer. Les rues très hautes et étroi
tes de la citadelle de Bastia, par exemple, protègent du vent et du soleil, effet bio-climatique bienfaisant. Elles fuient néanmoins vers l’espace libre de la mer. De même la dimension d’une place influe aussi sur le passant. Il y a la place, carrefour au croisement de deux rues, la place du quartier pour s’asseoir, jouer, discuter. Les grandes places (ou les ports tels que ceux de Centuri, Bonifacio, etc.) concernent la ville toute entière. Mais aussi grandes soient-elles, elles possèdent une enveloppe continue de façades pleines.L’espace vide résiduel du bâti est si important qu’il envient à structurer le bâti lui-même et à influer sur les façades.
La structure d’un village ou d’une ville naît sous la pression de contraintes multiples et complexes, voire contradictoires. Par exemple, si un toit doit tenir compte de la pente du terrain, il doit aussi ne pas déverser les eaux chez un voisin. Ce cumul de données oblige le bâti ancien à des prouesses de conciliation et d’adaptation.L’espace commun, celui des rues et des places,constitue une des contraintes : pour répondre à la fois aux besoins des particuliers et de la communauté, il se crée une enveloppe, une histoire, un volume au creux du bâti ancien auquel il donne ainsi une dimension sociale.
Le village assemble les maisons en groupe pour une vie sociale. Plus cette vie est intense, plus les groupes sont continus et homogènes. Ainsi le bâti entoure peu à peu le vide, jusqu’à lui donner aux endroits importants de réunion de la communauté, un véritable volume. La forme de ce volume vide est essentielle selon les besoins, large.et ouverte (place), étroite et longue (rue)... Elle s’élargit ou se rétrécit selon les besoins d’accélération ou d’essouflement. Des éléments architecturaux aident à la structurer telles les moulures (rythmes horizontaux), les ouvertures (rythmes verticaux): les corniches limitent la hauteur, la proportion d’une façade d’église peut ainsi plus correspondre à la place du village qu’à l’église elle-même. Un campanile, un mur de soutènement,une banquette, une fontaine sont autant d’éléments qui jouent le même rôle.
Les persiennes à jalousies et les volets intérieurs jouent tous les deux un rôle essentiel pour le confort thermique et visuel.
Des jeux de murets, terrasses, décrochements de murs etc. créent de l'ombre.
La végétation s'y loge, bien abritée et elle abrite à son tour.
La végétation caduque (vigne, châtaignier...) assure l'ombrage d'été en tonnelle, pergolas... et laisse venir le soleil l'hiver.
EN CONSTRUCTION...EN COURS DE RÉALISATION...EN TRAVAUX...EN CHANTIER...CANTIERU DI CONSTRUZZIONE...
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